"Pons, Paumier, Salabert, dégagez, cassez-vous d'Adrexo et Hopps."
Comment ne pas être choqués en lisant de tels propos sur un site syndical soi-disant responsable ?
Nous ne pouvons que nous interroger sur le bien-fondé d'une incantation aussi violente !
Quand nous lisons (ci-dessous) dans un tract affiché par tel autre syndicat soi-disant hyperactif, nous ne pouvons que douter des capacités d'analyse de la situation par ses têtes bien pensantes : "mais la vie est belle pour ces patrons-ripoux, qui roulent en Porche (sic) Cayenne et en Aston Martin et rien ne les arrête"...tant qu'ils passent sous le porche !
Et d'ajouter :"il est temps de passer à l'action". Effectivement, après 4 ans d'hibernation ! Elections peut-être ?
Quand nous constatons qu'un syndicat ayant pignon sur caniveau s'évertue à longueur d'articles quotidiens rébarbatifs à traiter les actionnaires de sous-doués, se glorifiant même du "traitement qu'il inflige à M.Paumier depuis des mois"- harcèlement!- nous ne pouvons que nous inquiéter des intentions opaques de ses auteurs. Maintenant, libre à chacun de s'exprimer.
ACTIONNAIRES: QUEL JOB ?
Adrexo va mal, certes, mais pourquoi cet acharnement exclusif contre les actionnaires ?
Un obligataire est un simple prêteur qui touche tant pour cent sur son prêt, sans être intéressé dans les bénéfices, tandis que l'actionnaire est un associé courant la chance des bénéfices ou des pertes.
Les actionnaires apportent donc des fonds dans une entreprise et entendent bien en retirer une partie des bénéfices sous forme de dividendes. Pas de bénéfices, pas de dividendes. Le capital social cumulé en parts ou actions des 15 sociétés reconnues officiellement (annonces légales) comme constituant le groupe Hopps fin 2018 s'élevait à 212 millions d'euros, pour un chiffre d'affaire global de 530 millions (greffe tribunal) , proche de celui annoncé par M.Pons. Si Hopps s'effondre, les différents actionnaires perdront la totalité de leur capital. Mauvaise pioche !
Que reproche-t-on à Mrs. Pons et Paumier ?
- 1er reproche - Où sont passés les 200 millions apportés au groupe Hopps depuis 2017 sous différentes formes telles qu'emprunts, émissions d'obligations, augmentation de capital, soultes perçues dans le cadre de rachat d'entreprises en difficulté ? 2 ans et demi plus tard, il ne reste plus de monnaie. Logique !
Quand vous achetez une entreprise qui perd de l'argent, si dans les 2 ans qui suivent vous n'avez amorcé aucun redressement, la soulte est "bouffée" et le déficit ne fait que s'accroître et même s'accélérer, faute de moyens supplémentaires pour atteindre un minimum de compétitivité.
D'où la nécessité de nouveaux emprunts, effet boule de neige. Avec 14 sociétés déficitaires sur 15, seule "Colis Privés" pour l'instant rapporte mais ne peut à elle seule combler la totalité des dégâts, il est évident que le groupe Hopps, à défaut de réaction radicale et immédiate, s'enterre. A moins de posséder des œillères de syndicaliste borné, ces choses-là sont faciles à comprendre. Est-ce une raison valable pour réclamer la démission des actionnaires ?
- 2ème reproche- De ne pas renflouer la trésorerie d'Adrexo.
Pour renflouer, il faut de la monnaie ; et à moins de posséder une planche à billets, Hopps n'en a plus et c'est d'ailleurs l'objet du premier reproche. Il est cependant indéniable que les actionnaires se démènent pour en trouver. Ils ont apporté en garantie tous les biens du groupe pour obtenir des prêts et la porte reste ouverte à tout nouvel actionnaire. Amazon détient 25 % du capital de "Colis Privés", GP Vendôme vient d'entrer dans le capital pour 5 % mais il manque encore 30 millions.
Est-ce une raison valable pour réclamer la démission des actionnaires ?
- 3ème reproche- M.Pons roule en Porsche Cayenne, M.Paumier en Aston Martin et comble d'insulte pour les salariés d'Adrexo, joue au golf et ils sont certainement inscrits au Rotary Club. Nous retiendrons à ce sujet la dernière phrase du CE du 22/8, symptomatique de l'état d'ésprit élus, «la secrétaire de séance rétorque que pendant que l'entreprise coule, la fortune des actionnaires s'envole". Si la première partie de cette phrase reflète une cruelle vérité, la seconde nous paraît purement gratuite.
Est-ce une raison valable pour réclamer la démission des actionnaires ?
DIRIGEANTS : QUEL JOB ?
La question de base principale, curieusement évacuée de la polémique, la voici : comment en sommes-nous arrivés à cette situation critique chez Adrexo, et peut-on en faire porter la responsabilité exclusivement aux actionnaires ? Certainement pas !
Qui nous emploie? Adrexo. Qui nous paie? Adrexo.
Mes parents m'ont légué une petite fortune que j'ai confiée à un gestionnaire pour la faire prospérer. Hélas, deux ans plus tard, suite à des placements hasardeux, je me retrouve sur la paille.
Vais-je me retourner contre mes parents ? Certainement pas. Contre le gestionnaire incapable et qui a trompé ma confiance ? Assurément. Il en va de même pour Adrexo, entre actionnaires et dirigeants gestionnaires. Les actionnaires apportent les fonds, les dirigeants "doués !"dirigent. C'est l'huile et l'œuf de la mayo. Si l'association des deux ne prend pas, l'entreprise se liquéfie.
Fin 2006, M.Puy, administrateur provisoire, laisse Adrexo sans fonds, justement. Les actionnaires en négocient le rachat avec une soulte de 70 millions d’euros, à charge pour la nouvelle direction sous la houlette de M.Estampes, haut fonctionnaire d’État mis en place par les Pouvoirs Publics, de redresser la barre en 2 ans avec cette manne providentielle. Las, nos actionnaires confient les clés d’Adrexo, pour accompagner M.Estampes, aux nouveaux anciens dirigeants immuables, accrochés à leur siège non éjectable de rentiers et englués dans leurs certitudes managériales d'une autre époque. On ne change pas une équipe qui perd !
Leur premier fait d'armes ? S'augmenter les salaires de 35 % en anticipation des résultats futurs !
Si vous remettez la médaille et la prime à un athlète avant l'épreuve, il n'aura plus de raison de se surpasser, voire même de concourir. Donc, nos dirigeants innovent dans le vieux, appliquant la ligne stratégique du passé, celle qui conduisit Adrexo à la déconfiture, le redressement de l'entreprise par la limitation des salaires, essentiellement de distribution.
Ainsi, pour contourner l'accord du 4 juillet 2016 sur le contrôle du temps de distribution par une pointeuse mobile (badgeuse), nos dirigeants, fidèles à leur philosophie en vertu de laquelle la maîtrise des coûts passe par la dissimulation du temps de travail, mettent en place toute un batterie de mesures unilatérales non conformes à l'accord telles qu'écrêtages, invalidations temps badgé, et le dernier né temps max, visant à torpiller le temps réel payé.
Et ces mesures ne sont pas le fait des actionnaires mais bien des dirigeants. Le redressement d'Adrexo ne peut passer que par une augmentation du chiffre d'affaires.
Que penser de l'augmentation de la masse salariale de la filière commerciale alors que ce chiffre est en baisse et que de nombreux commerciaux démissionnent ? Bizarre, non ?
Nos actionnaires bannis, conscients du problème, tablent tout, à juste titre, sur la licence courrier, véritable opportunité avec les colis pour rétablir une situation positive.
Malheureusement, là aussi, nos dirigeants s'avèrent incapables, depuis 2 ans, de bien exploiter cette activité qui végète, ou même régresse. Et, curieusement, le syndicat le plus virulent n'en parle pas. Mais alors, face à cette cohorte de dirigeants incompétents surpayés et qui n'assurent pas leur job, quelles solutions ? Retour à la case départ, avec mise en cause de la responsabilité des actionnaires.
ACTIONNAIRES ET DIRIGEANTS: DOS A DOS.
Car oui, messieurs les actionnaires, Mrs Pons et Paumier, on peut changer une équipe qui perd !
Oui, messieurs les actionnaires, votre job consiste à destituer des dirigeants qui ne donnent pas satisfaction. Et votre responsabilité est d'autant plus engagée qu'au travers des SASU Athéva et Satine, vous êtes respectivement président et directeur général du groupe Hopps, lui-même directeur général d'Adrexo. A ces deux titres, vous vous devez de remettre de l'ordre dans la maison.
Certains syndicats vous reprochent un "camouflage derrière des sociétés actionnaires à leur (votre) place pour préserver leur (votre) fortune personnelle" . Nous n'entrerons pas dans cette polémique absurde, tant il est de notoriété publique qu'aujourd'hui le moindre entrepreneur fonctionne en SASU ou EURL pour protéger ses biens personnels dans la plus stricte légalité. Qui peut l'ignorer ?
MESDAMES ET MESSIEURS LES CENSEURS, NE NOUS TROMPONS PAS DE CIBLE.
Les dirigeants d'Adrexo font-ils leur job ? NON !
Ils portent l'entière responsabilité de la situation d'Adrexo pour n'avoir pas su, avec 64 millions de cash, adapter l'activité et la gouvernance dans la perspective du futur et retenir les leçons du passé.
Les actionnaires du groupe Hopps font-ils leur job? Oui...mais !
Ils portent une responsabilité partielle pour n'avoir pas su, par manque de vigilance, réagir à temps. Ils ont tenu à conserver leurs anciens cadres par un excès de confiance aveugle, de sympathie, d'affection peut-être. Que leur rendent-ils aujourd'hui ? Rien de positif. Ils réclament, par l'entremise d'un syndicat tout acquis à leur cause, encore des sous, des sous, toujours des sous à verser dans un puits sans fond dans l'unique but de préserver leur petit confort douillet cumulé depuis des années.
Un coup de balai radical s'impose, tant qualitatif que quantitatif, même si les plus malins d'entre eux se sont protégés par divers mandats. Nous ne voyons pas d'autres solutions. Messieurs les actionnaires, ce sera VOUS ou EUX. C'est vous qui voyez !
Mesdames et Messieurs les censeurs, notre salut ne passera désormais que par la réaction des actionnaires, derniers décideurs tant en matière de capitaux que d'orientation stratégique.
Nous vous demandons donc de faire preuve d'un peu plus de retenue vis à vis des actionnaires et de beaucoup plus de virulence vis à vis de nos dirigeants aux multiples talents mais mal exprimés.
Un dernier mot aux actionnaires: M.Pons, vous déclariez en interview au Salon de l'entrepreneur en sept. 2018 que votre secret dans la réussite, c'était "d'avoir les meilleurs dirigeants du monde".
Nous comprenons mieux maintenant pourquoi le monde va si mal !
Par ailleurs, M.Pons, sortez votre vieille 4L, M.Paumier, jouez à la pétanque, et inscrivez-vous au club de scrabble de l'Ehpad le plus proche et vous serez bien considérés.
Voyez, il est encore temps de vous ressaisir, rien n'est jamais perdu !
Et nous sommes à deux doigts d'imaginer que tout ce HARO SUR LES ACTIONNAIRES serait orchestré par la direction elle-même afin de retourner l'opinion en sa faveur en faisant diversion,
"Ce n’est pas notre faute, on ne nous donne plus d'argent", et ce, via un syndicat porte-parole complice, secret de polichinelle, les autres ne faisant que hurler bêtement avec les loups par pur électoralisme.
CONCLUSION.
Nous, syndicat FORCE OUVRIERE, avons parfaitement conscience que cette prise de position à contre-courant peut en choquer beaucoup, qu'elle n'est donc pas "électoralement" porteuse de voix et nous vaudra certainement en retour quelques commentaires acerbes. Cependant, nous assumons le fait de ne pas attiser le feu sous les pieds des actionnaires, car il y va de l'avenir du Groupe Hopps et de ses 22.000 salariés dont 18.000 chez Adrexo, que nous devons impérativement protéger.
F.O se revendique SYNDICAT RESPONSABLE.
Bien sûr, le passé de M.PONS chez Adrexo ne plaide pas en sa faveur, mais il n'était à l'époque que Directeur Général, sans prise de risque financier pour lui-même. Alors qu'actionnaire !
"Chacun a droit à une seconde chance" dit-on, donc, laissons-la lui pour qu'il se rachète.
Par contre, nous ne relâcherons en aucun cas la pression sur la direction actuelle. Pour preuve : le verdict de notre dernière action en justice contre Adrexo, le lundi 14 octobre.
-Paiement des jours fériés chômés 25 décembre et 1er janvier conformément au code du travail.
-Remise en cause des écrêtages et invalidations illégales car contraires à l'accord du 4 juillet 2016.
Et pourquoi ne pas s'attaquer également au "temps max" ? Ah, ce brave Max !
En cette période compliquée et de doute concernant l'avenir d'Adrexo, amplifiée par diverses informations et rumeurs, fondées ou pas, tendant à en faire porter le chapeau aux seuls actionnaires, et colportées dans la presse alertée par quelques syndicats en mal de publicité, il nous paraissait opportun de vous soumettre un étude objective et impartiale sur la responsabilité de chaque partie, actionnaires et dirigeants. Nous espérons vous avoir quelque peu éclairés dans votre jugement, ce qui n'enlève rien à l'incertitude qui plane sur nos têtes.