🕑29 septembre 2020
Les malheurs de Christ.
Christ. est distributeur, et comme nombre d'entre vous, retraité sympa et sérieux.
Son ancien secteur a été découpé en trois, 201-202-203, mais ils sont sur la même feuille de route car trois ne font qu'un, un grand classique issu de la religion chrétienne, le Père et le Fils et le Saint Esprit ne faisant qu'Un.
Cette semaine, peu chargée, il a des publicités et du courrier sur 201 et 202, et seulement du courrier sur le 203, deux lettres en tout et pour tout, mais sans code.
Donc, tout se déroule normalement. La distribution terminée sur 201 et 202, il passe au 203 et raconte son histoire, qui pourrait bien être la vôtre :
"j'entre mon secteur dans la badgeuse pour distribuer et valider ces 2 lettres.
Je confirme secteur 203. Je prends les enveloppes dans ma sacoche et regarde les adresses.
La première est à environ 200 mètres, quand soudain la badgeuse sonne. Déjà ? Quoique à 200 mètres, rien de surprenant. Je vise l'écran ; en fait, il n'en est rien, elle m'indique "temps théorique atteint", et illico une seconde sonnerie "temps max atteint, veuillez stopper votre distribution et contacter le responsable".
Voilà au moins une distribution expéditive.
J'applique le "process", j'opte pour "temps badgé" : réponse, "temps badgé retenu 1 minute", qui ne m'a même pas été payée ! Je pars faire mes 2 courriers aux frais de la princesse.
Et Christ. de terminer par cette envolée bienvenue :"je me suis fait crucifier une fois, je ne tendrai pas l'autre joue".
Pour la petite histoire, malgré nos conseils, il n'a pas osé réclamer paiement du temps réel.
Il en aura été pour 8 minutes. C'est peu certes, mais ne serait-ce que pour le principe !
Les malheurs de Phil.
Phil. est distributeur, et comme nombre d'entre vous, pas encore retraité mais sympa et sérieux.
Il raconte les déboires qui lui sont arrivés, comme à beaucoup d'autres, avec la badgeuse :
"Vers 13 heures, je commence la distribution de courrier en solo sur le secteur, avec le code.
- Première aventure : attente, essai et déplacement car absence de réseau mobile, un classique.
Rien à faire ; donc, vu le lieu et le nombre de lettres, j'entame mon circuit à pied avec à la main le petit sac contenant les enveloppes correspondantes au trajet , et que j'ai au préalable classées comme tout un chacun, gratuitement !
- Deuxième aventure : en cours de distribution, la badgeuse annonce "temps max atteint".
N'ayant pas le code à disposition sur moi, je retourne le chercher à ma voiture tout en continuant
ma distribution. Chemin faisant, maladroitement, j'éteins la badgeuse (elle est sensible parfois).
Je la rallume et plus besoin de code pour distribuer à nouveau, donc je continue sans code… ?...
- Troisième aventure : environ 1 heure après, plus de batterie. Je suis assez loin de la voiture et donc je continue à distribuer sur le circuit qui est quasiment celui du retour au véhicule.
Arrivé, je branche sur l'allume cigare ; je rentre ensuite à nouveau les infos.
La badgeuse perd la tête et les pédales, elle ne sait plus où elle en est.
Trop de problèmes tant au niveau distribution que badgeuse.
- Fin de l'histoire. Il est 17 heures passées, j'entre "distribution terminée" et vérifie les adressés. Rien n'est enregistré ! J'entre donc les adressés distribués ou pas avec les motifs.
Et la cerise en apothéose : j'ai mis environ 4 heures pour cette tournée, le temps donné par la badgeuse est de
...21 heures...super bonne journée qui compensera toutes les heures qui ne m'ont pas été payées. Mais, en Phil.osophe, je ne rêve pas ; chez Adrexo, nos illusions sont détruites.
J'envoie un mail et un texto à la responsable pour l'informer de la situation, suivant en cela les recommandations de la badgeuse, mais personne ne répond. Normal, il est 17 h passées."
Moralité :
Ces 2 situations strictement authentiques, hormis les prénoms, sont l'illustration parfaite de la symptomatique des difficultés que rencontrent les salariés au quotidien dans leur distribution et en particulier celle des adressés.
- Comment peut-on envoyer un distributeur faire du courrier en solo sans code, même avec un seul pli, en lui disant " vous me donnerez votre temps" ?
Ce sont des réclamations répétitives qui usent le personnel et l'agacent.
- L'absence de réseau mobile, peu courant certes, avec 2 conséquences majeures :
a) : les temps ne s'affichent pas sur l'écran à l'allumage et comme seul le temps total paraît sur les fdr, difficile de le connaître par secteur; par ailleurs, la badgeuse ne signale pas "temps théorique atteint" mais seulement "temps max atteint" ; et de ce fait, le distributeur ne peut pas planifier sa distribution courrier si les temps sont tendus, cas fréquents.
b) : La badgeuse n'enregistre pas la validation des adressés, il faut donc tout reprendre, et quand il y en a plus de 100, bonjour !
- Avec de nombreux adressés, les batteries des badgeuses ne tiennent pas la journée. Il en résulte
perte de temps pour recharger et ennuis lorsque l'outil s'éteint brusquement, avec heure à reprogrammer et effacement de certaines données enregistrées.
- Managers injoignables au-delà des horaires d'ouverture, et ce n'est pas un reproche ;
mais alors pourquoi laisser un tel message sur la badgeuse "veuillez contacter votre responsable" ?
- Sans oublier la mauvaise visibilité des adresses et distances sur l'écran avec la luminosité du jour, même à l'ombre, et surtout les adresses en rouge sur fond blanc illisibles.
- Nous passerons outre le fait du classement du courrier non payé mais indispensable
du fait des multiples sonneries fantaisistes de la badgeuse à des adresses erronées,
sans compter les enveloppes qui ne contiennent pas de n°chrono telles que "Caroll" par le passé ou encore "GÉNÉRATIONS"semaine passée. "Distribution n° chrono", dites-vous ?
Matériel peu fiable et organisation aléatoire sont les deux mamelles de l'échec programmé de la distribution du courrier.
A revoir absolument avant que ce ne soient les distributeurs qui disent "au revoir madame, au revoir monsieur"…ou, bien plus grave, les clients !