Est ainsi appelée la distance parcourue en motorisé à l'intérieur du secteur pendant la distribution.
Et il n'échappe à personne que cette distance qui figure sur la feuille de route n'est que fort rarement
conforme à la réalité souvent du double au triple. 3 kms Adrexo payés = entre 6 et 9 réels effectués.
Leçon de calcul des indemnités kilométriques intra-ug.
Sachant que le distributeur A part du dépôt X à 9h05mn et roule à une moyenne de 48 km/h.
Il croise, après 0h23mn de route, le véhicule du distributeur B parti à 8h47mn et qui revient de son secteur Y
à une vitesse moyenne de 42 km/h.
Quelle est la distance dépôt X au secteur Y du distributeur B ?
Voici la réponse de la direction fournie en Cour d'Appel pour justifier le paiement tronqué des indemnités kilométriques à un distributeur réfractaire :"l'indemnité kilométrique intra-ug obéit aux règles conventionnelles résultant des calculs cartographiques basés sur la surface des unités géographiques et les longueurs des rues les constituant, méthode de calcul communiquée à tous les salariés lors de la réunion d'embauche".
Non, cette formulation n'est pas un gag ou un sketch de Bigard. Il suffit d'en extraire la substantifique moelle pour en obtenir un substrat de kilométrage réel conciliant l'élévation platonicienne et le réalisme aristotélicien.
On se moquerait de nous ? Ô grand dieu, jamais !
Nous sommes donc tous censés être au courant de la méthode, sauf que pas plus les nouveaux embauchés que les managers supposés les en informer ne sont en mesure de nous fournir une quelconque explication.
Toujours est-il que le juge, pragmatique et dont les éclats de rire résonnent encore dans le Palais de Justice, n'est pas tombé dans le piège de cette démonstration fort pointue, condamnant l'entreprise
à indemniser à ce salarié l'intégralité des kilomètres intra-ug enregistrés par l'application "geotracker" chargée sur son smartphone.
Quel est le "process "de vérification des kilomètres intra-ug ?
Nous avons donc interpelé la direction sur cette problématique lors de la réunion CSE du 24 juillet.
"Le président admet que les managers doivent faire des régules du nombre de kms pour éviter le turn'over (démissions en cascade) de distributeurs.
Lorsque les kms sont mal calibrés (donc dans 90 % des cas), la manager peut faire une vérification".
Suite à cette déclaration optimiste, nous avons à nouveau interrogé la direction lors de la réunion CSE
du 19 août, concernant le "process" de vérification des kilomètres intra-ug.
Le président explique qu'il existe le process de rectification suivant, mis en place depuis plusieurs années :
" le Roc établit avec le distributeur un plan de parcours véhicule sur le secteur concerné en indiquant les kilomètres correspondants. Il remet le dossier au coordinateur, qui est un service indépendant.
Ce coordinateur étudie le plan et fait procéder à une rectification si l'analyse montre une anomalie".
Certains Roc, réceptifs aux demandes des distributeurs, font bien suivre les dossiers, mais les réponses s'enterrent dans les profonds méandres des catacombes d'Adrexo.
Car le problème est simple: pour ce coordinateur indépendant, mais à la botte des patrons,
"l'indemnité kilométrique intra-ug obéit aux règles conventionnelles résultant des calculs cartographiques basés sur la surface des unités géographiques..."
Et pour preuve de mauvaise foi de nos dirigeants, le temps théorique a été calculé en fonction
du parcours piéton et motorisé enregistré pendant 4 mois sur le secteur, et donc, comment peuvent-ils
prétendre en ignorer la distance ? Toute filouterie est bonne pour ne pas payer.
Donc, vous l'avez bien compris, on ne s'en sortira jamais, sauf à insister, insister encore,
ou mieux, en désespoir de cause, méthode imparable, enregistrer la distance intra-ug par l'application "géotracker", faire constater le résultat par huissier, et saisir les Prud'hommes.