COURRIER : MISSION IMPOSSIBLE ! (2)
Quelle place l'entreprise accorde-t-elle à l'Homme dans le concept de la qualité tant prônée de la distribution du courrier.
LE BEAU DISCOURS.(encore!).
La direction s'exprime ainsi , toujours en CSE du 19 août 2020, et déclare, à juste titre,
que "dans l'activité courrier, la connaissance du secteur est fondamentale. L'expérience et les compétences
du collaborateur permettent de faire la différence. L'amélioration du turn'over est très importante pour l'amélioration de la qualité de la prestation".
Voilà un discours qui reçoit toute notre adhésion tant il est empreint de clairvoyance et de justesse.
Cependant, le problème de fond subsiste: comment justement améliorer ce turn'over, qui,
ne l'oublions pas, tutoie les 60 % l'an, avec près de 800 défections par mois ?
Là aussi, la direction détient la clé du problème et déclare en CSE du 24 juillet 2020 qu'"il faut rajouter les kilomètres manquants pour faire correctement chaque secteur afin d'éviter le turn'over de distributeurs.
Quelle belle théorie de grande école et nous sommes heureux d'avoir été enfin écoutés...mais serons-nous entendus ?
L'APPLICATION FOIREUSE DES PATRONS
En fait, que reste-t-il de ce beau discours, de ces belles intentions ? Rien de positif, comme d'hab !
1 – Rajouter les kilomètres manquants ? La répétition d'une rengaine que l'on nous chante depuis une décennie
à chaque réclamation. Que celles et ceux qui ont obtenu une juste révision des kilomètres intra-ug lèvent la main,
une seule main et pas tous à la fois.
2 – Pour des raisons de confinement et de chômage partiel, l'entreprise a suspendu les embauches
mais les démissions n'en continuent pas moins, assimilables à un plan social déguisé.
Les centres manquent cruellement de main d'œuvre distributrice, et chaque semaine, de nombreux secteurs restent à quai, et le courrier avec, accompagné par les publicités solidaires.
3 – Ce manque de personnel engendre de nombreux remplacements, avec des secteurs à découvrir et à desservir
en un temps limité, faute de code. La direction prend d'ailleurs bien soin de confirmer
que "si un distributeur n'a pas le code, il doit s'arrêter", et donc ramener courrier et pubs.
C'est la conception adrexienne de la qualité !
Il est à se demander, chez "La Poste Adrexo", de quel côté se trouve le professionnalisme.
LE PROFESSIONNALISME DES DISTRIBUTEURS.
Car oui, les distributeurs sont conscients que l'avenir d'Adrexo, et donc le leur, passe par le courrier.
Et malgré tous les obstacles maintenus en place par la direction négligente pour les empêcher de travailler correctement, ils tentent de s'adapter, enfreignant parfois les règles pour fournir un travail de qualité.
1 – Faisant fi du process, de nombreux distributeurs valident "distribués" des plis absents mais mis dans la badgeuse. Les statistiques n'en seront que meilleures.
2 – Faisant fi du process, de nombreux distributeurs mettent en boite des plis qu'ils possèdent hors badgeuse.
Le client ne s'en plaindra pas.
3 – Faisant fi du -vrai- process, de nombreux distributeurs tentent de badger tout le courrier avant la fin du temps max, souvent au détriment de la publicité pour laquelle le client paie également.
4 – Faisant fi du process, quelques distributeurs traversent la chaussée pour mettre un pli en boite, hors secteur maintes fois signalé.
5 – La quasi totalité des distributeurs classent le courrier à la voie, chez eux et gratuitement, afin de pouvoir faire une distribution de qualité, car, et la direction ne saurait l'ignorer, le n°chrono sème le désordre dans la tête de la badgeuse qui en perd complètement le nord en zone dense.
6 – Il se trouve également parfois quelques distributeurs qui, pris de court, terminent le courrier après le temps max,
et donc à leur frais.
7 – A noter que certains managers responsables prennent aussi le risque d'envoyer des salariés en urgence faire
du courrier en solo, avec naturellement le code.
CONCLUSION
En conclusion de ce volumineux dossier courrier, fondamental pour notre avenir, nous citerons à nouveau une belle déclaration d'intention de la direction, par courrier envoyé à tous les collaborateurs en août 2019 et signé par
Alain BROUSSE (Directeur Général), Bryan PERY (Direction Réseau), Jérôme MARTEL (Direction IP), Antoine WIT (Direction Courrier), Bertrand MATHIEU (Direction Colis), où nous lisons :"il est fondamental que nous soyons au rendez-vous de l'exigence pour que notre distribution (courrier) réponde à tous les critères attendus par nos clients. Nous devons à chaque occasion être bien conscients de la responsabilité que nous avons".
Si l'on compare les efforts produits par les distributeurs pour assurer dans la mesure de leurs possibilités une bonne qualité courrier, à la lenteur voire la légèreté avec laquelle nos dirigeants, au-delà de leurs beaux discours, règlent les problèmes, nous ne pouvons que nous interroger sur l'avenir du courrier et la volonté réelle de réussite de notre direction.
A chacun ses responsabilités ! Assez de paroles. Des actes !