LE TEMPS PRÉQUANTIFIÉ LE PLUS ABSURDE QUI SOIT!!!
Comme nous ne le savons que trop, les temps de travail des distributeurs sont préquantifiés, et toujours à l'avantage de l'employeur...bizarre...selon la Convention Collective et au grand désarroi du Code du Travail malmené.
Sont concernés les temps théorique de distribution, d'attente chargement, de préparation, et, le plus absurde, le temps de trajet dépôt secteur ou dépôt domicile.
Mais savez-vous comment il est calculé ? Attention, ceci est bien la réalité.
Le temps de trajet est calculé en fonction de la typologie du secteur qui figure sur la fdr mais n'a plus aucun sens avec la badgeuse...quoique !
Ainsi donc, secteur classé U (urbain): vitesse trajet 25 km/h ; secteur classé S (suburbain) : vitesse 40 km/h ; secteur classé R (rural) : 60 km/h. Et lorsqu'il y a plusieurs secteurs de typologies différentes sur une même fdr, on applique la vitesse la plus favorable à l'employeur, bien sûr.
C'est à dire que tous les distributeurs, h/f, jeunes/vieux, en Porsche ou 2CV roulent à 25, 40, 60 km/h où qu'ils soient, où qu'ils aillent : peu importe l'heure ou les conditions climatiques et de circulation, c'est la typologie du secteur qui détermine leur vitesse. Absurde ? Totalement !
C'est à dire que le distributeur qui part du dépôt situé en général en zone industrielle pour se rendre à l'opposé en secteur rural classé R devra traverser l'agglomération à 60 km/h : flash 1point perdu !
Ainsi ce secteur situé à 7,83km du dépôt, classé S, temps de trajet 0h19 (25km/h) alors que cet autre secteur limitrophe situé à 7,92km (en réalité 9), même trajet, même distributeur mais classé U, temps de trajet 0h12 (40 km/h). Pour se rendre du dépôt au secteur, il faut traverser l'agglomération bayonnaise de part en part à la moyenne de 40km/h, avec donc des pointes à 60 : flash,1 point !
En réalité, le distributeur met 20 mn quand les conditions sont bonnes, et 30 à 40 mn à l'heure des bouchons.
Et encore plus absurde, la distance pour les salariés qui préparent à domicile est limitée à 30km, et de ce fait ils s'enquillent à la fois les IK des kms supplémentaires et le temps en sus.
Actuellement, les négociations d'accord portent sur les colis (1.500 salariés) c'est bien ; le droit à la déconnexion (environ 2.000 salariés concernés) pourquoi pas ; le télétravail (les mêmes 2.000 ) bien sûr, mais le contrôle du temps de travail des 13.000 distributeurs dont seul le temps de distribution fait l'objet d'un accord signé, que devient-il ? Il s'agit tout de même de leur salaire.
Pour info : les syndicats ont refusé de signer les accords colis, droit à la déconnexion et télétravail car non conformes aux intérêts des salariés.
Contrôle du temps d'attente, d'encartage, de trajet, de tri du courrier en sus, c'est un engagement pris par la direction pour 2017 – et nous sommes en 2022- dans l'avenant n°2 à l'accord du 4 juillet 2016, conformément au Code du Travail.
Nous sommes au cœur du problème, encore zappé car une heure travaillée = une heure payée, cela donne de l'urticaire à nos patrons.
Il faut faire le forcing, car la réponse de M. Bryan Péry (directeur de réseau) est claire : pas question de modifier les temps de déplacement. Voilà au moins un dirigeant qui annonce sans ambages s'asseoir allègrement sur les obligations contractuelles prises par l'entreprise et sur le Code du Travail.
Force Ouvrière entend bien secouer le mammouth !!!