Le long chemin de croix des régularisations.
Le 8 septembre 2022, souvenons-nous, Mr le directeur de l'Inspection du Travail himself confirmait à notre direction, en présence de 3 syndicats demandeurs, FO, CAT, UNSA, que les sanctions pécuniaires fruits des écrêtages et invalidations étaient à proscrire car contraires au Code du Travail.
Nous aurions pu penser, en toute logique, que nos dirigeants, attentifs à ces recommandations, mettraient (beaucoup) d'eau dans leur vin pour mettre l'entreprise en conformité avec la loi en supprimant la systématique de ces retenues.
Or nous assistons à un durcissement drastique du système de régularisations.
Avant, le manager transmettait les demandes au ROC, qui validait les régul des écrêtages via Indiana, les invalidations étant dans les pouvoirs de la DR (direction régionale), programme Excel.
Maintenant, changement de décor :
- Le manager, après un premier tri, transmet les demandes de régularisations au ROC, qui après un second écrémage fait suivre au DR, qui après un troisième lessivage envoie le solde au Directeur de réseau le seul à valider, in fine, les demandes de régularisations.
- Le directeur de réseau donne alors la décision au DR qui donne au Roc qui donne au manager qui évite de signifier au distributeur un éventuel refus.
Au cours de leur long périple, véritable chemin de croix en plusieurs stations, les demandes de régularisations se trouvent ainsi écrêtées à leur tour au gré de l'humeur des différents intervenants.
M. Péry, directeur de réseau, déclarait en CSE de mai "qu'il y a travail dissimulé si aucune régularisation n'est faite". Comme il y a environ 5.000 anomalies par semaine, et donc potentielles sanctions, il ne va tout de même pas nous faire avaler une couleuvre aussi grosse que le boa du zoo de Vincennes en prétendant qu'elles sont toutes régularisées.
Surveillez donc de près les régularisations en comparant vos récapitulatifs hebdomadaires de distribution avec vos bulletins de paie, avec parfois un décalage de 2 mois pour brouiller les pistes.
- Ce n'est pas parce que votre manager affirme qu'il a effectué la demande de régul, ce qui est vrai, que celle-ci sera effective.
- Ce n'est pas parce que l'Inspection du Travail interdit le travail dissimulé que nos patrons vont s'en priver, car ce comportement se trouve bien ancré leurs gênes depuis la nuit des temps!
Les 3 syndicats ci desssus, qui suivent de près l'évolution de la situation, ont acté le "je m'en foutisme" de la direction, et l'affaire finira vraisemblablement en justice .
Le dossier se complète, s'épaissit, se peaufine !
On ne peut pas laisser éternellement et impunément cette entreprise spolier les salariés en bafouant ainsi le Code du Travail !