Dans la revue "économie conso" de BFM Business, Milee annonce 1,4 millions abonnés au 150€ cette semaine, et déclare viser un objectif de 12 millions pour la fin de l'année.
Félicitations, le pari est en passe d'être gagné, enfin presque, mais…
MAIS la déception prédomine à la suite de ce n°1.
La direction annonce une quinzaine d'enseignes présentes dans ce 1er numéro, dont Leclercq, Auchan, Intermarché, Système U, Cora, Aldi, Bricomarché, La Grande Récré, Confo, Bureau Vallée ou encore Botanic.
Nous avons dû louper un épisode car dans les boites, rien de tout cela hors les publicités habituelles, comme l'écrit cette personne désabusée "j'ai eu un truc de 3 pages marqué n°1 dans ma boite à lettre, je n'ai rien vu pour faire gagner des sous", ou telle autre "je n'ai pas vu de promos dans les grands magasins alimentaires ni les autres, à part une recette de nouilles à la dernière page".
Pour l'instant, à de rares exceptions près, c'est un peu la douche froide.
Patience chère dame, la semaine prochaine vous aurez la tarte aux fraises !
MAIS dans quelles conditions les distributeurs travaillent-ils ?
Des conditions déplorables comme toujours.
Le process de distribution de l'adressé est strict, comme se plaît à le rappeler la direction lorsque cela l'arrange, c'est par n° chrono. Or il n'y a pas de n°chrono pour le 150€, et donc il faut chercher le nom et l'adresse de l'abonné dans la badgeuse, pas évident lorsqu'elle sonne ailleurs.
Si encore nous pouvions avoir la liste, mais certains DA (Roc) se retranchent derrière un article de loi qui l'interdit pour la refuser!
Si encore nous pouvions avoir le code, mais là aussi, pour préserver la marge, les codes restent enfermés dans le coffre.
MAIS comment le distributeur est-il payé ?
A part les chanceux des zones oui pub avec le code plus la liste, et les distributions en solo avec le code, pour les autres, c'est pire que pire !
Le 150€ est un adressé (DA) et figure sur la badgeuse en tant que tel, mais est inscrit dans la fdr à la rubrique publicité, et de ce fait payé comme un non adressé ordinaire (DNA), et la différence de traitement est significative au détriment du distributeur : pour 30 adressés, ce sont 12 minutes.
En supposant qu'il y ait 500.000 magazines – sur 1,4 millions- inscrits sur les fdr comme pubs, ce ne sont pas moins de 3.300 heures qui se volatilisent par la fenêtre des distributeurs pour entrer dans les poches de l'entreprise.
On va certainement nous expliquer qu'il s'agit d'une erreur involontaire parce que blabla !
DONC, d'un côté nous avons un service commercial dynamique et inventif qui s'affaire à réussir l'opération 150€ en satisfaisant les attentes des abonnés quelque peu déçus, et de l'autre le technique qui met les bâtons dans les roues à un suivi de qualité.
Un jour viendra peut-être où les deux s'accorderont…
Aujourd'hui, le ressenti est que l'on prend les abonnés pour des nouilles et les distributeurs pour des tartes, mais ce n'est qu'un début, d'accord, d'accord, ça ira mieux demain !!!