LA VIE DE NOS CENTRES : BORDEAUX 1 ( par notre correspondant local)
Une estafette arrive et se brûle la cervelle avec une allumette.
En ce lundi matin 9 octobre, notre collègue, et accessoirement DS FO, charge 2 palettes de pubs dans l'estafette, prend les documents réglementaires et se lance sur l'autoroute qui va à Périgueux, sans se douter, dans l'insouciance de sa jeunesse, de l'enfer à venir.
Il fait super beau, les oiseaux gazouillent, les corbeaux coassent et Europe 1 passe en boucle la pub du 150€...matraquage en ligne !
Il est 9h30, péage. "Gendarrrmerrrie nationale, vos papiers s'il vous plaît".
Il s'exécute, tout est en règle, pas de souci.
"Papiers du véhicule s'il vous plaît".
La suite, il nous la raconte : je donne donc les papiers du véhicule. Les gendarmes compulsent les documents, se concertent et partent s'isoler dans leur fourgon. Ce n'est guère bon signe car ils ne reviennent qu'après 15 mn qui me paraissent une éternité.
Je demande : "un problème, monsieur le gendarme ?".
"Non", me répond-il, "juste quelques anomalies à vérifier. Vous roulez dans un véhicule Colis Privé, avec une assurance au nom de Hopps, une licence de transport périmée depuis 5 ans et au nom d'Adrexo qui n'existe plus, et pour achever le tout, avec une feuille de route qui n'est autre que le bon de livraison du transporteur qui a apporté la marchandise. À part cela, monsieur, tout est conforme. Nous allons donc vous amener à la gendarmerie pour plus d'explications".
Et voilà comment j'ai passé 2 h en garde à vue, en qualité de témoin assisté, sans risque pour moi m'assure-t-on.
À 12h, ils me libèrent et me ramènent à mon véhicule, en me précisant bien qu'ils devraient me le confisquer. Mais comme j'ai eu un comportement correct, ils me délivrent un document me permettant de revenir au dépôt ; en toute quiétude, si l'on peut dire !
Comment des patrons qui prônent la qualité et la rigueur et se doivent d'être un exemple pour les salariés, peuvent-ils agir avec autant de légèreté et d'insouciance, et se permettre de vérifier l'état des véhicules des distributeurs. Et pourtant, ce n'est pas faute de les avoir alertés en CSE, avec toujours la même réponse : "tout va bien, ce ne sont que des cas isolés qui seront réglés!" ? .
Notre collègue en aura été quitte pour quelques frayeurs, quant à la direction, qui encourt une amende de 15.000€ et 1 an de prison, elle vient d'envoyer en urgence ce jeudi 12 octobre une note à tous les responsables les enjoignant de vérifier (enfin) la conformité de la flotte automobile en leur possession ainsi que celle des licences.
Le résultat devrait être édifiant. Plus d'un véhicule s'en trouvera la cervelle brûlée !!!