TRIBUNAL 3 JUILLET, LE RENDEZ-VOUS DE LA PEUR !
Dans son message du 30 mai au réseau, M.Paumier explique que tout va bien, Milee est en redressement judiciaire, c'est parfait, "cette procédure permet de renforcer notre détermination à poursuivre nos activités chez Milee".
Et pas une seule évocation du rendez-vous crucial au Tribunal de Commerce de Marseille le mercredi 3 juillet à 8h30, salle B. Et cependant, c'est bien ce jour-là que la continuation de la période d'observation sera confirmée, ou pas, jusqu'au 30 novembre.
Rappel des faits: de la responsabilité de nos dirigeants.
Le 21 avril 2022, suite à la vente de Colis Privé le 21 mars 2022, Milee percevait 580 millions €.
D'après les commentaires post bilan de l'expert comptable, "tous les prêts intragroupe mis en place entre Hopps et Adrexo et Hopps et Distri Hopps, toutes les dettes bancaires, obligataires, fiscales et sociales dues par Hopps et Adrexo ont été remboursées. Cette vente a généré une plus-value qui a permis à Milee de restaurer ses capitaux propres à hauteur de 99.311.791€".
Virginité retrouvée, et cependant, d'après nos calculs, en ôtant 86 millions de prêts, 250 de charges, 75 de perte de l'exercice, 53 d'impôt plus value, il devrait rester environ 200 millions fin 2022, or il ne reste que 17 millions en caisse pour débuter 2023.
Et même pire, 7 mois plus tard, en juillet 2023, la SAS Milee demande au Tribunal l'ouverture d'une procédure de conciliation ; mais au terme des négociations le Tribunal n'a pas souhaité faire droit à la demande du protocole de conciliation, au vu de la situation dégradée et des perspectives peu favorables auxquelles seuls nos dirigeants, incompréhensifs de cette décision, s'accrochent.
Passant outre les conseils du Tribunal, l'avis de l'expert comptable du CSE, le ressenti des salariés sur le terrain que nous courons à la catastrophe, Hopps persiste et demande à l’État l'étalement des dettes fiscales et sociales (36 millions) de Milee, et obtient en novembre 2023 un prêt bancaire de 27,5 millions auprès d'un organisme étranger spécialisé, qui se barde de garanties.
Une entreprise super endettée, avec peu de perspectives favorables et qui bénéficie d'un prêt pour boucher un trou financier, court irrémédiablement à sa perte.
Si nos dirigeants avaient suivi le conseil du Tribunal, la SAS Milee aurait obtenu, avant de se retrouver totalement exsangue, un redressement judiciaire bénéfique en octobre 2023.
Par cet entêtement, avec des projections futures fantaisistes, nos patrons ont conduit l'entreprise vers l'abîme.
Comment le Tribunal, qui s'est senti incompris, ignoré, voire rejeté, réagira-t-il ?
Le Tribunal réagit :
- Il convoque donc à nouveau la SAS Milee au tribunal le 3 juillet pour peaufiner son étude.
- Il réclame les bilans comptables 2023 de Milee et consolidés du Groupe Hopps.
- Il réclame la communication des pièces et actes relatifs à la procédure de conciliation de juillet 2023, en remontant à 18 mois avant la déclaration de cessation de paiement, c'est à dire que le Tribunal va se pencher sur toute la période cruciale, du 1er janvier 2023 au 30 mai 2024, pour Milee
et Hopps. Hopps pensait s'en sortir en délocalisant son siège à Levallois, c'est raté !
- Il réclame la situation comptable de la période d'observation, donc du 30 mai au 30 juin, pour vérifier si les engagements des dirigeants à maintenir une activité probante se vérifient.
Car n'oublions pas que Milee va devoir désormais faire face à ses charges salariales seule, le concours de l'AGS se limite aux salaires de Mai.
Et donc, M.Paumier, ne chantez pas cocorico trop tôt !
La bonne information, c'est chez FORCE OUVRIÈRE.
Ne manquez pas le prochain épisode "Tribunal 3 juillet : le rendez-vous de la vérité".