Puisqu’il semble que vous êtes amené à lâcher les rênes de Spir et donc d’Adrexo, nous nous garderons bien de vous dire au revoir mais plutôt « bons voyages, bons vents ».
Grâce à vous, des dizaines de milliers de personnes en ces années 2000 vivent des conditions de travail dignes d’une époque où le cheval était roi sur nos chemins et routes.
Grâce à vous, des dizaines de milliers de travailleurs ont appris la précarité, le mépris, l’exploitation et ont compris le dur travail des chevaux de trait.
Non, Monsieur le PDG, les hommes ne sont pas comme les chevaux, ils ne se dirigent pas à la cravache.
Non, Monsieur le PDG, les hommes ne sont pas des animaux et ils ne doivent pas travailler dans des dépôts insalubres où il serait déjà indigne d’y installer les stalles de vos chevaux.
Non, Monsieur le PDG, Adrexo n’est pas un manège où vous, vos entraîneurs, vos lads ou vos grooms, la main dure, font du dressage de distributeurs en les éperonnant pour maintenir la cadence. Le langage équestre est décidément très autoritaire !
Monsieur le PDG, vous annoncez dans la plaquette de Spir : Adrexo se positionne en véritable intégrateur social en offrant un salaire et un statut à des personnes peu ou pas qualifiées, souvent en quête d’un premier emploi (90 000 distributeurs recrutés en CDIchaque année).
Mais en fait Monsieur le PDG, vous et vos plus fidèles drivers depuis des années avez construit un modèle social basé sur la soumission des petits, écrasant les uns tant au plan physique que moral tandis que vous brisez leur encadrement avec des primes de plus en plus dures à obtenir.
Un système digne de l’œuvre de Sydney Pollack : « on achève bien les chevaux ».
Mais votre système, Monsieur le PDG aurait déjà atteint ses limites.Ceux qui refusent l’obstacle sont de plus en plus nombreux et les ruades sont de plus en plus onéreuses et se facturent à chaque fois en dizaines de milliers d’euros.
Non, Monsieur le PDG, la loi du Far West, les cow-boys, les longues chevauchées c’est uniquement en Technicolor....et ici en France nous vivons dans un état de droit où les hommes naissent libres et égaux!
Monsieur le PDG, vos salariés ne vous regretterons pas et puisque vos actionnaires, aussi, vous ont rendu votre liberté, nous sommes des milliers dans toutes vos entreprises à souhaiter que vous galopiez à bride abattue vers d’autres horizons en vous souhaitant, toutefois, de sauter tous les obstacles sans faute !