Communiquer sans adresse ou communiquer avec mépris ?
Selon la rumeur, un ancien PDG de Spir communication, grand amateur d’équitation aurait dit que les hommes sont comme les chevaux, ils se manient à la cravache. Je ne sais si cela fut vraiment dit, mais son amour des chevaux semble avoir rejailli sur l’état des dépôts Adrexo qui pour beaucoup ressemblent plus à des écuries qu’à de véritables lieux de travail dignes de ce nom.
Par contre nous savons pour l’avoir lu, que vous, président d’Adrexo et aussi président du Syndicat de la Distribution Directe, vous vous êtes exprimé avec brio et un humour ravageur dans l’hebdomadaire Marianne en date du 10 au 16 octobre.
Eh bien, Monsieur le président, malgré toute votre sagacité et votre expérience de la distribution directe, il apparaît néanmoins que votre vision du travail des distributeurs, de tous les distributeurs, qu’ils soient séniors ou non est quelque peu biaisée
Non, ils ne sont pas là pour faire de l’exercice physique en manipulant et transportant des tonnes de prospectus, marchant des kilomètres,tirant leurs chariots : ils sont là pour gagner leur vie, d’autant plus péniblement que votre organisation et ceux qui signent vos avenants comme celui des IK leur rendent la vie tous les jours plus dure, les payes plus minces et les kilomètres plus longs.
Il est vrai me direz vous que les pertes nettes de la SPIR sont de 36.000.000€ au premier semestre 2009 (Challenges n°186 du 22 octobre) et qu’il faut bien trouver ceux qui combleront le trou et évidemment les salariés des centres Adrexo seront à la manœuvre pour réduire les pertes en « faisant plus de sport » !!
Monsieur le président, n’oubliez pas que la sueur de ceux que vous raillez dans votre intervention sert entre autres à payer les payes à 6 chiffres des 10 meilleurs salaires d’Adrexo, dont j’espère vous faites partie, et qui sait, peut être aussi à financer la salle de sports du sport qu’au siège à Aix en Provence, où vos collaborateurs ayant troqué leur tenue de ville pour un short et un..marcel viennent perdre leurs toxines superflues sous le regard avisé d’un kiné.
Monsieur le président, si pour certains faire un régime amaigrissant à base de soupe est un « must », pour nombre de vos distributeurs, cette soupe ne sera que leur seul repas de la journée, car le saviez-vous, mais de nombreux sportifs d’Adrexo n’ont que les moyens de servir un demi-steak haché à leurs enfants accompagné de quelques féculents.....mais les sucres lents me direz-vous....
Monsieur le président, le quart monde est dans votre entreprise et vos conditions de travail font que de jour en jour la dégradation des conditions de vie de vos salariés s’accroît. Questionnez vous une fois pour savoir si vos propos, même s’ils ont été dits au second degré ne démontrent pas le mépris que vous ressentez envers le monde de la distribution directe tout entier.
Vos propos dépassent le simple cadre d’ Adrexo.
En tant que président du syndicat patronal de la distribution directe, ils sont adressés à l’ensemble des salariés de la branche et portent en eux toute l’estime que peut avoir la part patronale pour ses distributeurs.
Je me pose vraiment la question de savoir si tant de dédain, si tant de désinvolture vis-à-vis de vos distributeurs justifie encore vos fonctions et ce que vos actionnaires pensent de tels propos reproduits à des centaines de milliers d’exemplaires et lus par des millions de Français !
Il est peut-être temps de se décarcasser et d’aller voir ailleurs si l’herbe ( de Provence ?) est plus verte.
Nous sommes très nombreux tant chez Adrexo que dans la branche à nous poser la question de votre légitimité.
Hervé Emmerich
Conseiller technique de branche Force Ouvrière
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