
Communiqué
Aux salariés de la Distribution Directe
En ouverture de séance, la présidence du Syndicat de la Distribution Directe a souhaité faire une déclaration pour marquer sa volonté d’améliorer par étape la situation de la branche en matière sociale, avec l’engagement de négocier en premier lieu la mise en place pour 2011 de la mutuelle pour les distributeurs et d’accepter la révision de la convention collective.
Le beau refrain de début de réunion a vite fait place à la douche froide et, après deux interruptions de séance, les organisations syndicales ont marqué leur désaccord, tant sur la méthode que sur les aspects de fond, par une déclaration commune au SDD dont le texte intégral est ici reproduit.
Déclaration intersyndicale
« L’intervention de Madame Nathalie ANDRIEUX, Présidente du SDD, laissait entendre en ouverture de la réunion que des changements s’amorçaient dans la branche, permettant d’augurer un véritable dialogue social avec des engagements formels sur deux dossiers ; la mise en place de la mutuelle et la révision de la convention collective.Hélas, il n’aura fallu que quelques minutes après échanges avec les organisations syndicales pour constater que le beau discours d’annonce du SDD ne recouvre rien de réel, ni de concret en matière d’améliorations sociales.
Alors que le sujet de l’étude comparative des typologies de secteurs devait être à l’ordre du jour des travaux aujourd’hui, comme cela a été rappelé à la délégation patronale, le SDD a donné une réponse cynique et sans appel :
« On ne peut pas trouver de cadre homogène pour cette étude, on ne souhaite pas que la comparaison fasse ressortir une confrontation frontale entre les deux grandes entreprises de la branche qui seraient les seules à fournir les exemples de cette étude.
Donc, on ne remettra pas cette étude. »
Or, voilà un engagement du SDD datant de 2007 qui, d’année en année, a subi des enterrements successifs au mépris total des organisations syndicales et des distributeurs. Cela suffit amplement à illustrer combien le SDD n’a toujours pas, en l’état, de volonté sérieuse de changer le cours des choses au niveau de la branche.
Cela conforte les organisations syndicales dans leur exigence de rompre avec cinq années d’atermoiements, de reculs successifs, de non réponses face aux attaques des directions d’entreprises de la branche contre le dispositif conventionnel et, cela, quelle qu’ait été la présidence en place au SDD.
La proposition que vient de faire le SDD en matière de revalorisation salariale pour 2010 ne retire rien à l’impression générale de ce constat. Dans un contexte où les salaires de la branche restent particulièrement bas et maintiennent dans la précarité 98 % des salariés de la Distribution Directe qui subissent par ailleurs une pénibilité extrême de leurs conditions de travail, le prétendu effort du SDD se concentre exclusivement à accorder 0,5 % d’augmentation sur ces bas salaires par rapport à ce que la loi impose (le SMIC) à toutes les entreprises de notre pays.
Cette proposition patronale aboutit, une fois de plus, à écraser la grille conventionnelle des salaires. L’écart hiérarchique de la grille était de 2.45 en 2004, il est tombé à 2.22 en 2008 et régresse à 2.19 avec cette proposition. Le SDD marche donc à contre courant de toute logique constructive pour la convention collective.
C’est pourquoi les organisations syndicales, de manière unanime, décident d’interpeller la Direction Générale du Travail et de suspendre le cours des négociations jusqu’à pouvoir réintroduire dans cette branche de la Distribution Directe le respect des engagements de méthode de négociation et un dialogue social en faveur d’une convention collective activée et non pas d’une convention collective morte, comme c’est le cas depuis des mois. »
Paris, le 24 mars 2010